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  • gaellemahec

Gynécologie féministe cela veut dire quoi ?

Dernière mise à jour : 6 janv. 2019

Dans les années 70, nait à Boston au États-Unis, le mouvement d'auto-santé (self-help) avec le Women’s health collective, auteur du livre : « Our bodies, ourselves » (1971), « Notre corps, nous-mêmes » (1974). L'auto-santé a pour objectif de soutenir la réappropriation des corps et de la santé via l'échange de savoirs et d'expériences autour de la sexualité, la grossesse, la maternité, dans une démarche critique des produits pharmaceutiques, et dans un souci écologique. Il remet en question le patriarcat médical, ou l’instrumentalisation du corps médical pour exercer socialement une emprise sur le corps et la santé des femmes. La critique vise aussi les gynécologues, qui imposent alors majoritairement un discours et des pratiques paternalistes et moralisatrices à leurs patient.e.s (injonction à la procréation, stigmatisation des sexualités, irrespect pour leurs corps et leurs intégrités, etc).



Selon la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN), les luttes pour les droits en matière de santé reproductive datent bien avant les années 70. En effet, en 1869 déjà 

des milliers de personnes ont enfreint les lois canadiennes adoptées en 1869 et en 1892 qui rendaient illégaux l'avortement ainsi que toute diffusion d'information sur la contraception et la vente de produits contraceptifs et abortifs. Ainsi, l'information liée à la contraception et aux méthodes contraceptives était diffusée à travers un réseau informel. Au Québec, avant l'implication de Rita et Gilles Brault dans l'organisation d'assemblées de cuisine sur le cycle menstruel et la méthode sympto-thermique, c'est surtout le milieu anglophone qui rendait accessible certaines méthodes contraceptives comme la ''capote anglaise''.

Le contexte politique des années 70 qui favorise plus concrètement l'émergence d'initiatives de prise en charge de la santé par des groupes féministes. Ainsi, comme l'affirme la FQPN:

En 1969, l'adoption du Bill Omnibus par le gouvernement fédéral vient modifier la législation par rapport à la contraception et à l'avortement. En fait, il abolit la loi interdisant la diffusion et la vente de contraceptifs et modifie les articles sur l'avortement. Les nouveaux articles 251 et 252 stipulent que l'avortement est un acte criminel sauf s'il est pratiqué dans un hôpital accrédité sous l'autorité d'un comité d'avortement thérapeutique composé de trois médecins. Pour accorder l'avortement, le comité doit pouvoir démontrer que la poursuite de la grossesse met en danger la vie et la santé de la mère. Insatisfaits de la nouvelle législation sur l'avortement, des groupes et des femmes se mobilisent pour le droit à l'avortement et pour l'obtention de services de planning des naissances. Des organismes sont mis sur pied afin de diffuser de l'information sur la contraception et la sexualité. 

C'est ainsi qu'on voit naitre, dans les années 70, une panoplie de groupe tels que l'Association de planning de Montréal (1964) (Groupe Santé Sexualité de Montréal à partir de 1980),  la Fédération du Québec pour le planning des naissances (1972), du Centre de Santé des femmes de Québec et de Montréal (1975), ainsi que du Comité de lutte pour l'avortement libre et gratuit (1975) et la Coordination nationale pour l'avortement libre et gratuit en 1978. Au-delà des revendications politiques centrées sur la question de l'avortement, ces groupes développèrent également un ensemble de pratiques et de savoirs sur la santé des femmes en rébellion et en dehors des institutions médicales. 

Inspirée par leurs consœurs de Boston, Le Centre de santé des femmes de Montréal initie notamment des groupes d'autoexamens gynécologiques. C'est donc spéculum, miroir et lampe de poche à la main que les participantes observent elles-mêmes leurs organes génitaux externes, leur clitoris et leur col de l'utérus.


Si les luttes menées de front par nos allié.e.s féministes des années 1970 ont permis l'accès à l'avortement libre et gratuit, l'offensive anti-choix menace encore et toujours cet acquis. En plus, les programmes d’éducation sexuelle ont été aboli des écoles, les services de régulation des naissances et de contraception sont toujours déficients et des termes comme violences gynécologiques et obstétricales sont de plus en plus employés pour parler des expériences vécues par les patient.e.s.

Voici quelques exemples* qui démontrent que la lutte n'est pas terminée:

L’accès au soin: Un grand nombre de personnes qui ne correspondent pas au modèle dominant (femmes handicapées, lesbiennes, précaires, racisées, séropositives, personnes trans ou intersexe, etc.) sont moins bien soigné.e.s, traité.e.s avec mépris ou brutalité, discriminé.e.s ou carrément exclu.e.s du soin. Par exemple, les femmes en situation de handicap peuvent difficilement accéder au suivi gynécologique puisque la plupart des cabinets ne sont pas équipés pour les recevoir et que beaucoup de soignant.e.s ne se préoccupent même pas de leur sort. Par ailleurs, certain.e.s soignant.e.s opposent, en parfaite illégalité bien sûr, un refus de soin aux plus précaires d’entre nous, notamment aux personnes migrantes à statut précaire;

Les pratiques: Beaucoup de soignant.e.s ne nous demandent pas l’autorisation avant de nous toucher, ne nous expliquent pas les actes pratiqués, nous imposent de nous mettre entièrement nu.e.s sans qu’aucune nécessité médicale ne le justifie, nous imposent examen des seins ou toucher systématiquement (même lorsque nous n’avons évoqué aucun symptôme pouvant justifier un tel examen et quel que soit notre âge ou nos antécédents médicaux!);

L’accouchement: Césarienne « de convenance », surmédicalisation, multiplication des échographies, pratique courante de l’épisiotomie… l’accouchement est encore un moment où les femmes se voient très fréquemment refuser autonomie et liberté de choix. Les personnes souhaitant un accouchement dit ''naturel'' (ou physiologique), à domicile ou non assisté trouvent difficilement des soignant.e.s aptes à les accompagner sans jugement. Mais, là encore, ce sont les femmes racisées, autochtones et sans papier qui sont les plus discriminées: on leur impose encore plus fréquemment la césarienne et la surmédicalisation de la naissance. 

Nous aimerions que se développe une pratique de la gynécologie, et plus largement de la médecine, à l’écoute de touTEs les patient.e.s,  dans une constante recherche de l’information éclairée qui se partage avec les patientes, sans jamais leur être imposée.

* Ces exemples sont tirés du site Gyn&Co, un site allié français.Choisissez parmi 8 superbes mises en page pour créer votre Wix Blog. Vous trouverez un style pour tous les goûts. Branché ou classique, choisissez le style qui correspond à votre contenu depuis les paramètres du blog.


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